Le cancer du sein est l’un des cancers les plus fréquents chez la femme. Malgré des avancées médicales dans le domaine de la détection précoce et des traitements, de nombreuses femmes qui survivent au cancer du sein se retrouvent confrontées à des défis importants en ce qui concerne leur fertilité, particulièrement si elles envisagent une grossesse après leur traitement. Cet aspect est particulièrement crucial que l’on soit touchée jeune ou non par la maladie. Comprendre les différents types de cancer et comment ceux-ci affectent la fertilité, mais aussi les différentes méthodes qui existent pour la préserver est essentiel.
Cancer du sein hormonodépendant vs non hormonodépendant : quelle différence ?
Le cancer du sein peut être classé selon la manière dont il réagit aux hormones.
Cancer du sein hormonodépendant
Environ 70 % à 80% des cancers du sein sont hormonodépendants. Ces cancers sont dits « hormonorécepteurs positifs » (HR+) car ils se développent sous l’influence des hormones féminines, comme les œstrogènes et/ou la progestérone. Le traitement inclut souvent une hormonothérapie dont l’objectif est de stopper la stimulation de la tumeur par les hormones. Si ces traitements sont efficaces pour limiter la récidive, ils peuvent également avoir des effets délétères sur la fertilité.
Leurs impacts sur la fertilité diffèrent d’une femme à l’autre, en fonction du traitement utilisé. Chez certaines, il peut provoquer une ménopause précoce, chez d’autres affecter les ovaires et donc la qualité des ovocytes. De plus, la durée du traitement qui peut être de 3 à 5 ans, oblige à attendre plusieurs années avant une éventuelle grossesse, ce qui peut poser problème chez les femmes proches de la ménopause naturelle s’il y a désir d’enfant.
Cancer du sein non hormonodépendant
Le cancer du sein non hormonodépendant est moins fréquent (environ 10-15 % des cas). Ces cancers, appelés « hormonorécepteurs négatifs » (HR-), ne réagissent pas aux hormones sexuelles. Parmi eux, on trouve notamment les cancers triple-négatifs (HER2-, ER-, PR-) et certains cancers génétiques.
Ils sont souvent traités par une chimiothérapie qui a des effets plus marqués sur la fertilité. En effet, la chimiothérapie détruit non seulement les cellules cancéreuses, mais elle peut également affecter les ovaires, entraînant une insuffisance ovarienne prématurée et une diminution de la réserve ovarienne. Pour le cancer du sein non hormonodépendant, la radiothérapie est également utilisée, mais l’hormonothérapie n’est pas indiquée car les cellules cancéreuses ne possèdent pas de récepteurs hormonaux.
La radiothérapie est un traitement courant pour le cancer du sein, qu’il soit hormonodépendant ou non hormonodépendant. Cependant, les approches peuvent varier selon le type de cancer. Pour le cancer du sein hormonodépendant, la radiothérapie est souvent utilisée en complément d’autres traitements comme la chirurgie, la chimiothérapie et l’hormonothérapie. La radiothérapie est généralement administrée après la chirurgie pour éliminer les cellules cancéreuses résiduelles avec pour objectif de réduire les risques de récidive. Ce traitement peut avoir un effet sur la fertilité, en particulier si la zone irradiée concerne la zone du bassin. Les radiations ionisantes peuvent causer des dommages sur l’ADN des follicules ovariens, entraînant une détérioration de la réserve folliculaire et des conséquences hormonales, comme une ménopause précoce.
Comment préserver sa fertilité ?
A l’annonce d’un diagnostic de cancer du sein qu’il soit hormonodépendant ou non, des options de préservation de la fertilité doivent donc être envisagées avant le début des traitements. Une loi récente en France vise à améliorer la prise en charge des patientes atteintes de cancer du sein, notamment en facilitant l’accès à des soins de soutien et en réduisant les coûts associés aux traitements. Cette loi inclut également des mesures pour soutenir la préservation de la fertilité, en offrant des options de financement pour les traitements de procréation assistée. Les patientes peuvent si elles le souhaitent bénéficier de consultations d’oncofertilité pour évaluer les impacts des traitements sur leur fertilité et planifier des stratégies de préservation.
Ainsi, les différentes options de préservation de la fertilité qui existent sont les suivantes :
- La congélation des ovules par vitrification, qui est une méthode qui équivaut à la stimulation ovarienne, comme lors d’une FIV (Fécondation in Vitro), pour prélever plusieurs ovocytes des ovaires pour les congeler.
- La congélation du tissu ovarien, qui consiste à prélever et à conserver la couche externe de l’ovaire (le cortex ovarien), qui contient des follicules ovariens primordiaux. Contrairement à la congélation des ovocytes ou des embryons, la congélation du tissu ovarien peut être effectuée très rapidement, ce qui est particulièrement avantageux lorsque le traitement médical est urgent. Cette méthode peut être combinée à la congélation d’ovocytes et/ou d’embryon.
- La congélation d’embryon. Cette méthode peut poser un problème éthique pour certaines personnes, en plus d’être également plus contraignante dans la mise en pratique. En effet, cela nécessite d’avoir un partenaire, mais surtout d’avoir le même partenaire, présent au moment où l’on souhaite réutiliser l’embryon.
- Un traitement médicamenteux qui permet de mettre au repos les ovaires pendant la chimiothérapie. Chez les femmes, des médicaments peuvent être utilisés pour rendre les ovaires moins vulnérables au dommage causé par la chimiothérapie, par exemple en créant une ménopause temporaire. Ces médicaments auraient pour objectif de protéger la qualité des ovocytes.
L’importance de l’alimentation pour la fertilité
Une fois le cancer du sein traité, la question de la fertilité devient une priorité pour beaucoup de femmes. L’alimentation joue un rôle crucial dans la récupération de la santé reproductive. Une alimentation équilibrée peut aider dans le processus de restauration de la fertilité et réduire les risques d’effets secondaires à long terme des traitements anticancéreux. Une alimentation équilibrée est également importante pour maintenir un équilibre hormonal sain, surtout après un cancer du sein hormonodépendant. En réduisant la consommation d’aliments transformés et en favorisant des produits bio et non raffinés, on peut limiter l’exposition à des perturbateurs endocriniens, qui peuvent influencer le risque de récidive du cancer.
Certains nutriments sont particulièrement importants pour la fertilité, notamment les acides gras oméga-3, les vitamines D et E, ainsi que l’acide folique. Les antioxydants jouent également un rôle clé en réduisant le stress oxydatif, qui peut être augmenté par les traitements contre le cancer. Les fruits et légumes frais, riches en antioxydants comme les flavonoïdes et les caroténoïdes, sont donc cruciaux pour protéger les cellules ovariennes des dommages.
Il est important, là aussi, de se faire accompagner par des professionnels pour adapter son alimentation et savoir quels sont les apports à privilégier selon sa situation et son traitement.
L’intérêt de la Méthode Symptothermique pour favoriser une grossesse après un cancer.
La symptothermie consiste à surveiller les signes de fertilité naturels du corps, tels que la température basale du corps et la consistance de la glaire cervicale, pour identifier les périodes fertiles du cycle menstruel.
Après un cancer du sein, lorsque les cycles menstruels peuvent être irréguliers ou altérés, la méthode symptothermique offre une approche naturelle et non invasive pour suivre son cycle menstruel. L’un des avantages de cette méthode est qu’elle offre aux femmes une autonomie accrue dans la gestion de leur fertilité, ce qui est particulièrement important après un traitement lié au cancer. Le stress psychologique lié à l’incertitude d’une altération de la fertilité peut être réduit en ayant une approche active et informée.
Rappelons également que l’autopalpation régulière de vos seins, après les menstruations peut aider à la détection précoce du cancer du sein.
En conclusion, le cancer du sein, qu’il soit hormonodépendant ou non, peut avoir des répercussions importantes sur la fertilité, en particulier en raison des traitements comme la chimiothérapie et les thérapies hormonales. Cependant, avec un suivi adapté, des interventions précoces et une prise en charge globale de la santé, il est possible de restaurer la fertilité et d’envisager une grossesse future. Une alimentation équilibrée, une prise en charge adaptée et l’utilisation de méthodes comme la symptothermie sont des outils précieux pour les femmes confrontées à cette situation complexe.
Aurore, conseillère en symptothermie Sympto : https://blog.sympto.org/les-conseilleres/aurore-choquet-dijon/
Sources :
- RoseUp association : https://www.rose-up.fr/
- Cancer du sein : la loi qui va tout changer : https://www.futura-sciences.com/sante/actualites/maladie-cancer-sein-loi-va-tout-changer-119234/