Le jeûne influence t-il notre cycle naturel ?
As-tu déjà remarqué que ton cycle pouvait être un peu chamboulé après une période de jeûne ?
Certaines femmes constatent des règles plus abondantes, d’autres un retard d’ovulation, et certaines voient même leur cycle se raccourcir.
Pourquoi ? Parce que notre corps est une machine ultra-sensible qui s’adapte en permanence à ce qu’on lui donne (ou ne lui donne pas!)
Le jeûne, qu’il soit intermittent, hydrique, sec, long, court, régulier ou non, modifie notre métabolisme… et donc notre cycle !
Mais rassure-toi : si tu comprends comment cela fonctionne, tu pourras ajuster ta pratique et éviter toute mauvaise surprise.
Pourquoi jeûner affecte-t-il le cycle ?
Notre cycle repose sur un équilibre subtil entre plusieurs hormones.
Dès que l’on change nos habitudes alimentaires, on peut observer des modifications :
- Moins de nutriments = adaptation hormonale : le corps a besoin de graisses et de glucides pour synthétiser les hormones sexuelles, notamment les oestrogènes et la progéstérone. Une restriction calorique prolongée peut diminuer leur production (Barr et al. 1994).
- L’axe hypothalamo-hypophyso-ovarien (HHO) peut être perturbé. Ce système qui relie notre cerveau, notre hypophyse et nos ovaires contrôle la production hormonale. Un stress métabolique, comme une restriction calorique excessive, peut inhiber la production de GnRH, réduisant ainsi les niveaux de LH et de FSH, qui sont des hormones nécessaires à l’ovulation (Loucks et al. 2003).
- Le cortisol, hormone du stress, peut augmenter. Un jeûne prolongé active l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien, augmentant la production de cortisol, ce qui peut interférer avec la production de progestérone et perturber l’ovulation (Nindl et al. 2006).
- L’hydratation influence la glaire cervicale. La production de glaire cervicale est fortement dépendante de l’hydratation. Une restriction hydrique peut la rendre plus épaisse ou la faire disparaître temporairement, ce qui complique l’observation en symptothermie (Voznesenskaya et al., 2014).
Bonne nouvelle : Si tu jeûnes régulièrement (par exemple, en pratiquant le jeûne intermittent plusieurs fois par semaine), ton corps s’adapte et les effets sur le cycle peuvent être minimes. C’est souvent lorsque l’on commence ou que l’on change brutalement ses habitudes que l’on observe des variations.
Quels changements possibles sur le cycle ?
Si tu es attentive à tes signaux de fertilité, tu pourrais remarquer :
Au niveau du corps :
- Un effet « reset » grâce à la détoxification naturelle.
- Une meilleure sensibilité à l’insuline (bénéfique pour certaines conditions comme le SOPK).
- Une augmentation du cortisol en cas de stress prolongé.
Au niveau du cycle menstruel :
- Trouble de l’ovulation : ovulation retardée, avancée ou absente.
- Modification de la durée du cycle : plus long, plus court ou irrégulier.
- Flux menstruel changé : règles plus abondantes (détox) ou au contraire plus légères (déshydratation).
- Température basale instable, rendant l’interprétation du cycle plus délicate.
Si tu observes ton cycle avec la symptothermie : sois patiente ! Une ovulation retardée signifie que la température ne monte pas au moment habituel, et c’est normal.
Dans ce cas, il vaut mieux prolonger la phase d’observation plutôt que de fermer trop vite la fenêtre de fertilité.
Précautions et recommandations
- Sois à l’écoute de ton corps. Si tu ressens une fatigue excessive, des cycles trop irréguliers ou une aménorrhée prolongée, adapte ta pratique.
- ✔️ Si tu es en période d’observation symptothermique, patience ! Une ovulation retardée signifie une montée de température plus tardive. Ne ferme pas la fenêtre de fertilité trop vite. En cas de doute, protège-toi et consulte une conseillère.
- ✔️ Hydrate-toi bien. Un manque d’eau peut rendre la glaire cervicale plus difficile à observer. Si nécessaire, prélève-la au col ou base-toi uniquement sur la température.
- !!Le jeûne n’est pas recommandé si tu cherches à concevoir. Il peut perturber l’ovulation et la nidation.
- Et si tu dors mal ? Pendant certains jeûnes, les nuits peuvent être plus courtes (dîner tardif, réveil plus tôt). Dans ce cas, note l’heure de ton coucher et prends deux mesures de température basale (au premier réveil et au lever définitif) pour une meilleure interprétation de ton cycle puis verifie auprès de ta conseillère la fiabilité de ces observations.
Cindy, conseillère en symptothermie Sympto :