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Symptothermie et handicap : défis, adaptations et bénéfices

Tu es dans une situation de handicap (visible ou invisible) et tu te demandes si la symptothermie peut être compatible avec toi ?

Voyons comment cette méthode peut être adaptée et devenir un véritable outil d’autonomie corporelle, même en contexte de handicap.


Les défis particuliers des situations de handicap

Chaque handicap est unique, et certaines difficultés peuvent rendre la pratique de la symptothermie plus exigeante :

  • Handicaps moteurs : lorsque le corps a des limites, il peut être difficile de manipuler un thermomètre, d’atteindre sa vulve pour observer sa glaire cervicale, ou encore de noter les observations dans un carnet ou une application.
  • Handicaps sensoriels : les personnes malvoyantes auront plus de difficultés, voire l’incapacité de voir leur température ou leur glaire cervicale ; les personnes malentendantes, sourdes ou muettes peuvent rencontrer des obstacles pour échanger avec une conseillère ou suivre une formation en ligne.
  • Handicaps cognitifs : les troubles de l’attention, de la mémoire, du langage ou du raisonnement peuvent rendre plus difficile la mémorisation des règles d’interprétation ou le suivi d’une routine quotidienne d’observation.
  • Fatigue chronique, maladies invalidantes, handicaps invisibles : ces situations s’ajoutent à l’observation du cycle avec des symptômes qui peuvent rendre les cycles plus longs et irréguliers (comme dans le cas d’un burn-out, d’une fatigue chronique ou de maladies de longue durée). Le quotidien peut aussi perturber la régularité et la disponibilité pour observer et interpréter ses indices de fertilité.

Ces obstacles ne signifient pas que la symptothermie est inaccessible, bien au contraire. Il s’agit de reconnaître ces réalités et de créer des outils et accompagnements adaptés et inclusifs.


Des adaptations en situation de handicap

Simplifier les observations de glaire cervicale

  • Se concentrer sur l’observation externe sur papier toilette, ce qui facilite les observations pour celles qui ont des difficultés motrices (si elles peuvent s’essuyer).
  • Y combiner ce qu’on voit dans la culotte pour trouver une cohérence : la culotte n’est pas le mode d’observation le plus fiable, mais peut compléter l’identification du schéma de glaire cervicale.
  • Affiner son ressenti interne : les sensations à la vulve ou dans le vagin sont des signes fertiles faisant partie de la méthode. Les personnes malvoyantes pourraient avoir plus de facilité à se fier à ces ressentis.

Accompagner la prise de la température

  • La température peut être prise en buccal, vaginal ou rectal. Le buccal peut être privilégié selon la situation.
  • Choisir un thermomètre rétroéclairé pour mieux lire les chiffres.
  • À ce jour, il n’existe pas encore de thermomètre vibrant, ce qui est dommage pour les personnes sourdes qui ne peuvent pas entendre le bip. Dans ce cas, il est conseillé d’attendre 3 minutes pour avoir un temps de mesure constant.

Pour la prise de notes et les interprétations

  • Choisir le support adapté : cyclogramme papier ou application fiable selon les besoins.
  • L’application SymptoStars facilite la prise de notes et évite de perdre des cyclogrammes papier, avec des rappels quotidiens et un format didactique.

L’aide d’un.e partenaire

  • Aider à l’observation de la glaire cervicale ou à la visibilité de la température
  • Aider à la prise de notes sur un cyclogramme, papier ou numérique
  • Aider à l’interprétation.

Nous recommandons d’ailleurs toujours l’implication du partenaire dans la symptothermie, c’est encore plus important dans ces situations.

L’accompagnement avec une conseillère

Être accompagnée par une conseillère est toujours précieux, même sur cycles réguliers. Mais en situation de handicap, c’est indispensable.

L’accompagnement apporte :

  • Une aide de proximité pour trouver la meilleure manière de recueillir ses observations.
  • Une adaptation aux rythmes et besoins spécifiques de chacune, avec des supports pédagogiques accessibles (audio, vidéos sous-titrées, documents en langage facile à lire et à comprendre), et une réflexion sur l’implication éventuelle du partenaire.
  • Un soutien continu et bienveillant, en reconnaissant qu’il peut y avoir des oublis ou des jours difficiles, sans que cela invalide la démarche.

La symptothermie en situation de handicap n’est pas seulement possible, elle est aussi porteuse de liberté et de reconnexion au corps. Avec des adaptations simples, de la créativité et beaucoup de bienveillance, cette méthode peut devenir un outil de souveraineté corporelle pour toutes les femmes, quelles que soient leurs réalités.

Bien sûr, chaque parcours est unique. C’est pourquoi l’accompagnement joue un rôle clé : être écoutée, reconnue dans sa singularité et soutenue dans sa pratique.

Emma, conseillère en symptothermie Sympto:

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