Les applis mobiles destinées à la conception ou contraception naturelle fleurissent sur le marché des stores, mais gare aux arnaques ! Après l’étude comparative menée en 2014 par la fondation SymptoTherm, une nouvelle évaluation est en cours aux Etats-Unis. Les résultats sont attendus pour fin 2015.
Actuellement, une seule étude a testé les applications mobiles destinées à la contraception. Il s’agit de l’étude de la fondation SymptoTherm, basée en Suisse, elle-même à l’origine d’une application performante sympto. Cette première étude n’a retenu que les applications dites symptothermiques, car la méthode symptothermique est la seule contraception naturelle qui affiche une sécurité contraceptive comparable à la pilule. « D’après nos résultats, sur les dix applications symptothermiques que nous avons trouvées, seules deux offrent actuellement une réelle garantie : sympto et myNFP, explique Harri Wettstein, secrétaire général de SymptoTherm. Nous sommes ravis et enthousiastes d’apprendre qu’un groupe de scientifiques américains s’intéresse à ce sujet et teste à son tour notre application parmi cinquante produits disponibles sur le marché. Nous pensons que Sympto figurera encore dans le peloton de tête. Mais cette fois, on ne pourra pas nous dire que nous sommes juge et partie ».
La nouvelle étude comparative en cours est de plus grande ampleur car elle va tester une cinquantaine de produits disponibles sur les stores, toutes méthodes de contraception naturelle confondues. Ses critères-qualités sont exhaustifs : prix, politique de confidentialité, conseils ou messagerie online, manuel d’apprentissage, facilité d’utilisation, interface web… Tout sera épluché dans le but de faire sortir du lot les bonnes applications qui prétendent être à visée contraceptive.
Ce travail est mené par un groupe de chercheurs indépendants, au sein de l’organisation FACTS (the Fertility Appreciation Collaborative to Teach the Systems).
Fondé en 2010 par la professeure Marguerite Duane, FACTS veut restaurer, auprès des médecins et du grand public, une approche non médicale de la contraception et de la conception (lire cette tribune en Anglais de Marguerite Duane destinée à contrer la désinformation aux Etats-Unis).
Pour les membres de cette collaboration scientifique, la gestion de la fertilité peut être effectuée sans l’appui de la chimie, mais dans le cadre d’une démarche éducative appropriée. FACTS effectue une veille sur les études consacrées aux méthodes naturelles, il coordonne aussi plusieurs travaux de recherche. La dernière étude en cours s’intéresse ainsi aux applis mobiles.
Pour mener à bien cette évaluation comparative, une dizaine d’équipes, réparties dans dix pays, est chargée de passer au crible pas moins de 50 applications, à partir de sept cycles féminins. La fondation SymptoTherm fait partie des équipes de recherche sollicitées, mais elle n’évaluera pas, bien évidemment, sa propre application. « Chaque semaine, nous devons nous intéresser à deux applications, entrer les 7 cycles féminins fournis et voir comment ces applis répondent aux critères d’évaluation établis par FACTS. C’est un travail assez lourd mais qui ne laissera aucune chance aux applications peu fiables », explique SymptoTherm.
Chaque application sera ainsi successivement testée par dix équipes. Ces évaluations croisées seront ensuite analysées par FACTS, qui déterminera quelles applications sont, au final, les plus performantes, conviviales et sûres. Les résultats sont attendus pour la fin 2015.