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Et si nous parlions des méthodes barrières ?

Lorsqu’on pratique la symptothermie, dans un objectif de contraception écologique, il faut bien évidement se protéger en période fertile (si on ne souhaite pas pratiquer l’abstinence !). Voici un récapitulatif des méthodes barrières !

Tout d’abord, rappelons-le, la symptothermie est reconnue comme une méthode aussi fiable que les hormones de synthèse.  C’est détaillé dans l’article « Contraception naturelle : la Symptothermie, une alternative fiable et écologique ! »

Mais ces études établissent que « l’usage parfait » nécessitent l’abstinence en période fertile ; s’il y a utilisation d’une méthode de contraception locale, dite « méthode barrière » comme le préservatif (masculin ou féminin), la cape cervicale ou le diaphragme, c’est la fiabilité de cette méthode qui va donc s’appliquer.

Tour d’horizon des moyens à notre disposition!

Le spermicide

C’est la technique la plus ancienne qui consiste à tuer les spermatozoïdes à l’aide de produits souvent acides, en crème ou ovule.
Nous ne ferons pas de commentaires sur l’efficacité  très relatives des lavements et autres injections de jus de citron, bien naturels et utilisés par nos (arrières arrières) grand-mères, il existe des spermicides à l’effet connu et étudié vendu sous forme de gel ou d’ovules. Mais leur taux d’échec est de 18 à 29%. lls sont donc souvent associés à une autre méthode barrière (préservatif, diaphragme…) dont ils vont renforcer l’efficacité tout en pouvant servir de lubrifiant.

Les préservatifs

Ils existent en version masculine et version féminine. Dans les deux cas, il s’agit d’une gaine qui va retenir les spermatozoïdes et les empêcher de se répandre à l’intérieur de la femme, c’est pour cette raison qu’ils sont recommandés aussi pour la protection contre les infections sexuellement transmissibles.

Si le préservatif masculin, en latex ou polyuréthane (pour les allergies au latex) peut théoriquement être efficace à 98%, en pratique son efficacité peut descendre à 85%. Il faut remplir plusieurs conditions : le placer avant la pénétration,  que la taille soit adaptée, que l’homme se retire dès l’éjaculation et avoir pincé le bout lors de la pose. Il faut aussi éviter les lubrifiants à base d’huile.
Pour respecter le couple sensation/sécurité, nous vous avons déjà parlé de l’excellent modèle Lelo Hex dans cet article avec lequel nous avons établi un partenariat (attention, si monsieur taille très grand 😉 )

Un mot sur la fiabilité du préservatif couplé à la symptothermie.

En cas d’utilisation d’une méthode barrière en complément, c’est normalement l’indice de Pearl de ladite méthode qui s’applique. Mais une situation de couple stable et expérimentés dans la méthode symptothermique peut considérablement augmenter l’efficacité de ladite méthode. C’est une des conclusions de l’étude de Herrmann et al 2007: “The authors were surprised by the high efficacy during additional barrier method use. We did not find any differences in pregnancy rates between STM only users and STM mix users (avec méthode barrière, ndlr)Obviously, couples with fertility awareness knowledge are more likely to use condoms more consistently in the fertile time.  Les couples qui pratiquent la symptothermie font un usage plus systématique de la méthode barrière! Sans doute parce qu’ils se connaissent bien et que cela facilite le bon usage du préservatif, mais aussi sans doute parce que la conscience de la zone de fertilité vient renforcer leurs précautions.

Le préservatif féminin en nitrile ou polyuréthane

Il comporte deux anneaux à chaque extrémité pour faciliter sa pose à l’intérieur du vagin et à l’extérieur. Son efficacité pratique peut descendre à 79% alors qu’en théorie elle serait de 95 %. Il doit être posé avant le rapport et changé après chaque éjaculation ou après chaque pénétration.

Le diaphragme

Le diaphragme est un dispositif interne qui couvre le haut du vagin pour fermer l’accès au col de l’utérus. Il s’utilise généralement avec un gel contraceptif ou spermicide pour compléter l’accès mécanique par un effet chimique. Le gel contraceptif est formulé pour empêcher les spermatozoïdes de nager en les immobilisant dans un gel à effet de glue. Le gel spermicide, lui, va les tuer.

Le diaphragme doit être posé jusqu’à 2 heures avant le rapport mais peut aussi être posé immédiatement avant. Il doit surtout être gardé 6h après le rapport pour être efficace (le temps que les spermatozoïdes soient mis hors-jeu).

Les deux marques actuellement disponibles sont le Milex et le Caya, toutes les deux vendues sur prescription médicale (une ordonnance !) Le Milex est un diaphragme qui comporte des tailles différentes : une prise de mesures internes est indispensable pour commander la bonne taille. Le Caya a une forme légère différente qui lui permet de convenir à 98% des femmes (mais nous recommandons vraiment d’effectuer une prise de mesures avant de l’acheter afin de savoir si vous êtes bien dans la moyenne).

Attention en terme d’efficacité, l’efficacité pratique est comparable à l’efficacité pratique du préservatif masculin ! Tous modèles confondus, le taux d’échec en pratique est de 12%, utilisé avec un gel spermicide : c’est-à-dire que 12% des utilisatrices seront enceintes dans l’année. Le taux théorique est de 6%.

Pour le Caya, une étude réalisée  en 2011 par le laboratoire CONRAD sur 450 femmes a déterminé après 12 mois un taux d’échecs (grossesse) de 17% avec un gel contraceptif « Buffergel » et nonoxol-9. Un indice de Pearl décevant, y compris en usage parfait (13%).
Cependant, Bivéa, qui commercialise en France les deux diaphragmes et nous a communiqué cette étude, nous a confirmé que le gel « Buffergel » est comparable au « Cayagel » commercialisé en France ou au « Contragel » utilisé dans une étude récente qui démontre une efficacité théorique importante et vient nuancer ces chiffres… (publication d’août 2017 dans Contraceptivejournal.org). Cette dernière étude visait cependant surtout à déterminer l’action de neutralisation des spermatozoides et non le taux de grossesses non désirées (indice de Pearl).

Il ressort de nos échanges avec Bivéa que ces échecs constatés seraient dus à 4 facteurs :

  1. l’oubli d’utiliser le dispositif (c’est sûr que dans sa boîte, il ne sert pas à grand chose !)
  2. un mauvais positionnement : il est impératif de faire vérifier la pose par une sage femme, un gynécologue avant de l’utiliser
  3. l’oubli du gel contraceptif
  4. un retrait prématuré du dispositif : il faut bien le garder la durée préconisée

Suite aux éléments reçus sur sur le gel utilisé lors de cette évaluation de l’efficacité, nous vous conseillons de bien respecter les conditions d’usage et de rester prudente  dans la mise en pratique du diaphragme qui reste tout de même moins fiable que le préservatif, notamment en période de haute fertilité (présence d’une glaire filante= étanchéité compromise).

La cape cervicale

Ce dispositif vient à l’intérieur du vagin recouvrir le col de l’utérus comme le ferait un bouchon ou une ventouse. Pour plus d’efficacité, il est conseillé de l’utiliser avec un gel spermicide.

Son efficacité pratique est de 68% chez les femmes ayant eu un enfant et 84% pour celles n’en ayant pas eu (source choisirsacontraception.fr)

L’éponge de mer

Pas très académique (aucune étude de fiabilité sur ce produit naturel), mais peut être utile en complément du préservatif. En cas de casse de ce dernier ou de trous passant inaperçus, l’éponge à visée contraceptive peut être la roue de secours de celles qui ont vraiment peur de tomber enceinte ou qui n’ont plus confiance dans le seul préservatif.

L’idée est de la placer au moins une heure avant le rapport après l’avoir imprégnée dans une eau citronnée (1 vol. de jus de citron pour 4 vol. d’eau) agrémentée de quelques gouttes d’huile d’olive.  Le tout est sensé modifier le pH du vagin pendant 8 heures ou ralentir la mobilité des spermatozoides. On peut aussi ajouter un peu de jus de grenade  ou d’extrait de Neem (ou huile de Neem), selon Solanja Altamirano, spécialiste des éponges en Equateur. L’emploi d’un spermicide conventionnel pour imprégner l’éponge ou à introduire avec la pipette au fond du vagin (juste avant le rapport, en plus de l’éponge déjà imbibée de jus de citron), est également possible.

Bien positionnée au fond du vagin, l’éponge ne gêne pas le rapport et reste confortable pour le couple. Avantage : les éponges sont réutilisables et le cocktail choisi peut aussi protéger des germes éventuels. Il faut cependant veiller à retirer l’éponge au moins deux heures après le rapport, une fois les parois vaginales resserrées.

A noter qu’il existe des éponges contraceptives « conventionnelles », c’est à dire jetables et en mousse plastique. L’efficacité affichée est de 80%. Dans le cas de l’éponge conventionnelle ou de mer, on vous recommande de toujours l’utiliser avec le préservatif pour augmenter votre stratégie barrière, et non comme seul moyen de protection.

Note pour les symptothermiciennes confirmées (plus de 12 cycles sur le didacticiel sympto): votre jour de sécurité D, alias jour de Döring-Rotzer (fiche pratique), est parfois déplacé bien après le jour 6 de votre cycle, par exemple jour 9, jour à partir duquel s’ouvre alors votre fenêtre de fertilité. Mais vous savez que vous devez contrôler la présence ou l’absence d’élixir (glaire cervicale) pendant les jours qui précèdent le D. Si vous ne voyez rien et que votre col est bas et dur (mode auto-palpation) vous pouvez avoir un rapport sans méthode barrière car vous avez confirmé votre infertilité pré-ovulatoire (phase rose sur sympto). Cependant, si vous voulez vous rassurer davantage, vous pouvez alors utiliser l’éponge+spermicide en sécurité supplémentaire. Nous sommes alors dans un usage très conscient et maîtrisé de cet usage de l’éponge, en phase infertile pré-ovulatoire.

Un mot sur le DIU cuivre (stérilet)

Avant de passer complètement à la symptothermie, certaines femmes vont conserver leur stérilet au cuivre car elles veulent sécuriser leur apprentissage ou faire une transition en l’absence d’une conseillère.

Ce dispositif en forme de harpon, d’ancre ou « d’arbalète » de cuivre  et plastique souple (aucune information disponible sur la composition de celui-ci et l’absence/présence des phtalates, célèbres perturbateurs endocriniens) est placée par un médecin ou une sage femme dans l’utérus. Son action est multiple :

  1. mécanique : il crée une inflammation qui va mobiliser le système immunitaire, perturber l’endomètre et une nidation
  2. physico-chimique : le cuivre qu’il contient va acidifier l’environnement, endomètre compris, et la glaire perturbée va devenir tueuse pour les spermatozoïdes ; le cuivre va aussi intervenir en antagoniste de l’assimilation du zinc, qui est nécessaire à de nombreuses réactions du corps dont certaines liées à la fertilité.

Il est efficace à plus de 99% car il est posé par un professionnel et ne se manipule pas (il peut cependant se déplacer et bouger, et c’est pourquoi la coupe menstruelle est déconseillée.)
Il peut être posé jusqu’à 5 jours après un rapport à risque car il va perturber la nidation de l’embryon déjà conçu. Il est compatible avec la symptothermie à condition d’avoir bien noté que la glaire est perturbée et sera différente après retrait du DIU.

Et l’abstinence ?

L’abstinence reste la meilleure protection pendant la phase fertile. Pour bien la vivre, vous pouvez vous reporter à la chronique sur « L’abstinence périodique, un aphrodisiaque pour le couple ? »

Si toutefois, vous ne souhaitez pas être abstinents, nous vous conseillons la plus grande prudence, surtout en période de haute fertilité (les jours bleu foncé du cyclogramme sympto) où l’icône du bébé ou du préservatif se met en mode warning ).

Si il y a un moment où il est vraiment judicieux de s’abstenir, c’est bien pendant cette période de haute fertilité ! Peut-être pouvez multiplier ces jours-là les méthodes barrières, par exemple préservatif+diaphragme+spermicides ou encore préservatif+ retrait+ éponge.

Pour en savoir plus :

Retrouvez l’auteur de cet article et les vidéos d’apprentissage sur le site www.symptothermie.pro

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