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Ovules congelés : tout frais payés ?

Si votre employeur vous remboursait les frais, seriez-vous prête à congeler vos ovules en vue d’une grossesse tardive, afin de ne pas hypothéquer votre carrière ?

Capture écran, Crédit NBC News
Capture écran, Crédit NBC News

Selon la chaîne NBC, « Facebook a récemment commencé à comptabiliser la congélation des ovocytes dans la couverture médicale que l’employeur paye aux Etats-Unis, et Apple commencera à faire de même à partir de janvier. Elles seraient ainsi les premières grandes entreprises à offrir à leurs employées femmes une telle possibilité », rapporte le Nouvel Obs’ dans son article Apple et Facebook proposent la congélation d’ovules à leurs salariées.

L’idée fait actuellement grand bruit. Mais elle n’est pas encore d’actualité en France, où la congélation des ovocytes n’est pas légale. Mais certaines femmes n’attendent pas que leur employeur ou l’Etat rembourse cette opération pour tenter l’expérience. C’est le cas d’Anne-Sophie, qui revient d’Espagne où elle a pu procéder à cette extraction délicate pour 2500 euros. « J’ai fait congeler mes ovocytes pour mes 30 ans. C’est la meilleure décision que j’aie jamais prise », témoigne-t-elle (lire son récit paru dans l’Obs’). « Je trouve dommage que cela ne soit pas légal en France. Ça finira par arriver, comme un des droits des femmes à disposer de leur corps », ajoute–t-elle. Mais « Que Google et Apple proposent aux femmes de financer leur vitrification pour qu’elles puissent mener leur carrière m’a choquée. Je crains que cela justifie de mettre au placard celles qui refuseraient ».

« Il y a un moment que je me dis qu’on va droit dans le mur de Brave New World d’Aldous Huxley », commente Harri Wettstein, secrétaire de la fondation SymptoTherm, engagée aux côtés des femmes dans la gestion écologique de leur fertilité. « Au nom de l’égalité des sexes on veut des ovocytes des jeunes femmes pour programmer une fertilisation in vitro à un âge plus avancé. Soit! Mais si cela ne marche pas pour ces femmes? Actuellement, seulement un tiers de ces fertilisations réussissent! Et comment pratiquer la contraception pendant ces années d’attente? Par la stérilisation pure et dure prônée par certains milieux médicaux « progressistes », favorable à la fertilisation in vitro? »

Discutable d’un point de vue éthique, le fait qu’un employeur puisse se mêler du contrôle des naissance soulève bien d’autres questions : « A quelles conditions Apple et Facebook paieront ces 20 000 $? Quel type de contrat liera ces femmes à l’entreprise? Pourront-elles encore changer librement d’employeur? Si oui, à quelles conditions? Le remboursement des 20 000 $? Il faut que ces entreprises nous révèlent les conditions liées à ce cadeau empoisonné ! Quid si les enfants in vitro ont des maladies chroniques et dégénératives comme l’étude d’Urs Scherrer le démontre ? Elle a démontré que les enfants, nés par ces méthodes, risquaient d’être victimes d’infarctus à un âge très précoce. Quid de ces ovocytes congelés si on doit imposer un moratoire de la fertilisation in vitro ? »

Le débat est lancé… et vous qu’en pensez-vous ?

>> Pour les anglophones, lire aussi cette intéressante analyse de la bloggeuse Holly Grigg-Spall sur ladyclever.com.

Cette publication a un commentaire

  1. Fabienne Goddyn

    Et si la FIV ne marche pas ? Après tout, seul 1 couple sur 3 part avec un enfant ! Dans la vraie vie, une femme de 30 ans peut réessayer le mois suivant ou le mois encore après mais là, son stock sera de courte durée…
    Et le patron paiera-t-il les frais de la FIV ?

    Et puis, il faut aussi se souvenir que la qualité de vie influe sur la fertilité autant à 30 ans qu’à 45 ans : la femme de 30 ans a, certes des ovocytes jeunes, mais a-t-elle la vie saine qui en préserve la qualité ou l’optimise ?

    Bref, j’ai des doutes…

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